Il y a quelques années, je me suis lancé dans un défi fou : finir un IRONMAN full distance en partant de zéro expérience dans le triathlon et en seulement 3ans !!! Peu aurait parié sur moi, à cette époque je pratiquais encore le rugby.
La première étape fut de m’inscrire dans un club de triathlon, c’est là que j’ai rencontré Jacques Naveau et où une belle collaboration est née. Après un an, j’avais déjà acquis quelques connaissances en participant à plusieurs compétitions format sprint et même à trois distances olympiques. Motivé par mon objectif encore secret, dans ma deuxième année, j’ai réalisé un beau classement dans le challenge super coupe et fait un pas de plus dans le triathlon longue distance en bouclant 3 half. C’est après mon 3 ème semi que j’avoue à Jacques mon objectif ultime : un IRONMAN !! Naturellement, il m’a déconseillé de le faire si vite, mais face à mes arguments et à ma motivation Jacques à accepté de m’épauler et me préparer pour cette mythique épreuve !
C’est avec mon partenaire d’entrainement Pierre Haenecour que nous avons gravi les échelons de semaine en semaine. Nous avons eut la chance de progresser à la même vitesse, ce qui a permis de pouvoir s’entraîner ensemble et de se soutenir mutuellement. Pour ça, merci à lui, c’est un facteur très important à mon sens quand on fait du long !
Venons-en au fait, après ces 9 mois d’entrainement dédié à cette course, je me sentais prêt physiquement mais aussi mentalement. La veille de la course, avec Pierre nous avons été nager 1000m dans la fameuse baie des anges pour réveiller les épaules. Après un copieux petit déjeuné, nous sommes allé récupérer nos dossards en vélo, pour vérifier une dernière fois le matériel et s’assurer qu’il n’a pas souffert du voyage. De retour à l’hôtel, nous avons pris le temps de préparer toutes nos affaires car il ne fallait rien oublier : les deux sacs de transition et le vélo devaient être déposés entre 17h et 18h (fonction du numéro de dossard) sans possibilité de modifier les sacs par la suite ! Au soir nous avons été manger un grand plat de pâtes aux légumes dans un restaurant italien accompagné de nos supporteurs, puis nous avons été au lit tôt !
Le jour J, réveil à 3h50 pour un petit déjeuné toujours accompagné de Pierro. Après de longues minutes de stress en attendant la personne qui doit nous emmener au départ, nous arrivons enfin sur le site. On nous annonce une température de l’eau à 23.7°c, la combinaison est donc autorisée ! Très bonne nouvelle pour moi qui suis beaucoup plus efficace avec ma combinaison Arena. Le départ se déroule en rolling start. Grosse émotion pour moi quand avec Pierre on s’est souhaité bonne chance avant de rejoindre nos sas. Je choisi de me placer dans le début du sas 1h08. Après le départ des pros, les premiers coureurs s’élancent, puis viens mon tour de rentrer dans l’eau. Le parcours est composé de 2 boucles (2.4 km et 1.4 km). Contrairement à la veille, la houle ne m’a pas gêné. Je me sens super bien en terminant ma première boucle. Dans la deuxième boucle, j’accélère un peu et termine cette première épreuve en 1h06, je suis satisfait de mon effort et suffisamment frais pour la suite. La transition est quelque peu différente de ce que je connais : premier arrêt au niveau des sacs où je récupère les affaires vélo et où les proches de Pierre sont là et m’encourage. Ensuite on récupère le vélo dans une seconde zone.
Au vélo, mon cardio ne répond pas ! Je compte dessus pour gérer mon effort mais rien y fait, je vais donc devoir travailler aux sensations. Je prends beaucoup de plaisir sur le vélo, le parcours est magnifique et les jambes sont là ! Arrivé au col de l’Ecre au km 70, après les quelques difficultés de la première partie du parcours et la plupart du dénivelé franchi, je sens que l’effort commence à être conséquent. Je décide donc de me préserver car la suite du parcours est beaucoup plus roulante mis à part une dernière côte au Km 110 que je franchis sans problèmes. Le travail est fait, il ne reste plus qu’à redescendre sur la côte et à rejoindre Nice par la Promenade des Anglais. J’effectue les derniers km calmement en prévision du marathon. Comme la première transition, celle-ci c’est bien déroulée.
Je commence la CAP à un bon rythme, j’ai des jambes de feu. Je cours le premier km en 4’40, ce qui est trop rapide pour réaliser les 4 aller-retour qui compose le marathon. Je décide donc de réduire l’allure aux alentours des 5’30/km. J’arrive à maintenir cette allure sur les 20 premiers km mais j’ai déjà fort mal aux jambes. Il fait chaud, je prends le temps de me rafraîchir quelque secondes sous les douches d’eau froide et je prends bien soin de m’alimenter régulièrement : un gel tout les 5km et je bois beaucoup pour éviter les crampes. Dans mon 3ème tour, au km 27 je suis dans une période plus dure, je fais 2 ou 3 km en 6’20. Les km me semblent interminables et je calcule dans ma tête mon objectif des moins de 11h, celui-ci est toujours possible mais il va falloir accélérer. J’arrive tant bien que mal à reprendre le rythme adéquat. Il y a beaucoup de monde sur la Promenade des Anglais, les gens nous encourage en permanence en citant le prénom présent sur le dossard, c’est très motivant, on n’en a besoin pour le moral. A chaque fois que je passe devant les proches et amis, j’ai un coup d’adrénaline que j’utilise pour garder le rythme. Je suis sur le dernier retour au km 40, c’est là que je me rends compte que je vais arriver sous les 11h. Je commence à pleurer (de joie) pendant 500m ! Ensuite, je profite un max, j’arrive dans les gradins où mes proches sont présent et je tape dans les mains des gens, une fois à droite une fois à gauche, … Avant de passer la ligne d’arrivée, je me retourne pour imprimer cette image dans mon esprit ! Après avoir passé la ligne, je réalise et tombe en larme de bonheur. Je l’ai fait, je suis un IRONMAN en 10h58min06sec avec mon objectif de moins de 11h acquis dans la souffrance ! Je suis tellement heureux de cette performance et de pouvoir la partager avec Pierre qui me rejoindra quelque minutes après ainsi qu’avec tous mes proches qui mon suivis de près ou de loin.
J’aimerais remercier tous ceux qui on put participer à la réalisation de mon rêve ! Premièrement, ma compagne et mes proches qui ont accepté de subir ces longs mois d’entrainement où j’ai été pas mal absent. Jacques Naveau qui s’est occupé de ma préparation et qui a toujours répondu présent à tous les niveaux.
Les sponsors pour tout le matériel, toujours au top et pour finir tous ceux qui m’ont suivis et encouragé.